L’histoire est à la fois monstrueuse et révélatrice de notre société « patriarcale ». Un homme a drogué sa femme et l’a faite violer par plusieurs dizaine d’hommes et ce pendant une dizaine d’années. Le procès est en cours, mais la plupart des accusés, qui ont été filmés, ont reconnu les faits.
Je suis très mal à l’aise par rapport à cette affaire, du mal à croire qu’autant de personnes aient pu commettre ces viols sans réagir, sans que quelqu’un dénonce le procédé. Au vu du profil des violeurs, au vu du profil du mari, qui était aimé de sa femme et de ses enfants avant que ses actes ne soient dévoilés, c’est complètement sidérant.
Qu’est ce que cela implique ? Qu’il faut se méfier de tout le monde ? Que peut-être même mon père aurait été capable de faire cela. Que ces choses auraient pu se passer sous mon toit sans que j’en sache rien ? Qu’est-ce qui a bien pu pousser ce mari à mettre ainsi sa femme en pâture ?
Que moi-même, je pourrais commettre des atrocités, qu’il faut que je me méfie aussi de ce que je pourrais faire. Ces hommes ne sont bien sûr pas tombés par hasard sur cette annonce, mais cela veut-il dire qu’il y a d’autres annonces de ce style ? Ou plutôt, que ce genre d’annonce correspond au graal de ce que peuvent chercher certains. Pour autant que je m’en souvienne, je n’ai rien fait de répréhensible, mais ma consommation de contenu pornographique n’est elle pas elle aussi complice de cette culture du viol.
Pour ne pas commettre l’irréparable, la règle est simple, il faut le consentement.
Je crois que ce qui me met le plus mal à l’aise, c’est que la sexualité, l’amour, ce sont des choses qui me semblent toujours très compliquées
Enfin, je suis mal à l’aise, alors que je ne suis pas la victime (et dans notre société patriarcale, je ne peux pas l’être) je suis là à tergiverser, à m’introspecter, à m’apitoyer sur ma condition.
Et je suis mal à l’aise, parce qu’en en disant rien, je suis aussi complice des hommes, du patriarcat, de la culture du viol.